Le coaching des managers leur permet de naviguer au mieux dans une mer de plus en plus turbulente. Chez băo academy, les coachs accompagnent les dirigeants vers plus de robustesse et d’alignement, via une approche holistique s’inspirant notamment des principes du vivant.

Pour en parler, nous avons rencontré Pierre Lucas, Directeur de băo academy. Depuis plusieurs années, il accompagne des dirigeant⸱es d’entreprises, des PME aux entreprises multinationales.

Quels sont les principaux défis auxquels sont confrontés les dirigeants aujourd’hui ?

Un changement qui pourrait paraître infime peut déclencher des tempêtes de conséquences là où on ne l’attend pas, avec un décalage dans le temps. Cette gestion de l’incertitude et de la complexité des paramètres exogènes et endogènes à l’entreprise, c’est pour moi le grand défi des dirigeants de l’entreprise.

Je pense entre autres à l’extrême rapidité avec laquelle la digitalisation et la robotisation envahissent le monde du travail. Les entreprises font face à des défis technologiques, mais aussi humains, car il faut accompagner ces changements. Beaucoup d’emplois vont devoir se transformer radicalement, voire disparaître, dans les années à venir car ils vont être remplacés par l’intelligence artificielle. L’impact humain de ces changements extrêmement rapides est angoissant pour beaucoup. Je remarque que les directions d’entreprise ne savent pas toujours très bien comment faire face à ce type de défis.

Quel est l’objectif du coaching pour un dirigeant ?

Une entreprise, c’est un peu le miroir de son dirigeant. Ce dernier n’est pas responsable de tout, mais sa façon de penser et de vivre, l’exemple qu’il montre, a un impact énorme sur l’ensemble de son organisation et donc sur les humains qui y travaillent. Le coaching d’un leader a potentiellement un impact sur l’ensemble de son département ou de son organisation.

Une citation attribuée à Lao Tseu dit :

Si tu veux changer le monde commence par ton pays.
Si tu veux changer ton pays commence par ton village.
Si tu veux changer ton village commence par ton jardin.
Si tu veux changer ton jardin commence par toi-même.

Je n’aime pas le mot « coach » pour être franc. Il faut se rappeler que le coaching est né aux Etats-Unis, dans le domaine du sport. Le but était de permettre aux sportifs – et par extension, plus tard, aux dirigeants – d’augmenter leur niveau de performance. Avec le temps, on s’est rendu compte qu’en cherchant absolument à augmenter le niveau de performance, on génère potentiellement des problèmes sévères pour soi-même, comme le burn-out, ou pour les autres, en étant vecteur de stress et de burn-out dans son entreprise.

On pourrait dire grossièrement qu’il y a deux types de coaching : le coaching de performance, qui est de l’ancienne école, et le coaching d’alignement (ou de bien-être) qui cherche à augmenter la robustesse des personnes et de leur organisation.

Dans notre monde fluctuant, la performance comme seul objectif devient paradoxalement un facteur de fragilisation. La nature, championne en résilience, nous montre pourtant le chemin, pour peu qu’on l’observe attentivement.

Je vais prendre un exemple lié au vivant : les feuilles d’un arbre fonctionnent comme des petits panneaux solaires : elles fabriquent de l’énergie à partir de la lumière du soleil. Étonnamment, la feuille de l’arbre n’utilise qu’environ 1 % de cette énergie lumineuse pour la photosynthèse. Aux yeux d’un ingénieur, ce taux d’efficacité est considéré comme une mauvaise performance. D’un point de vue de l’arbre, c’est suffisant pour soutenir sa croissance. Mieux encore : s’il absorbait plus d’énergie, il brûlerait littéralement. Cela montre que la nature a cette intelligence de ne pas vouloir aller au-delà d’une certaine limite.

La nature sait que la performance et la croissance à tout prix, ce n’est pas le bon scénario, alors que la robustesse assure la pérennité de son système sur le long terme, malgré les chocs.

Quelle est votre conception du coaching de dirigeant ?

Le dirigeant, c’est celui qui est censé diriger un système hyper complexe, avec un plus ou moins grand nombre de personnes, sans oublier la pression colossale des marchés financiers (plus particulièrement pour les sociétés cotées en bourse). On peut être dirigeant de plusieurs systèmes, éloignés les uns des autres, soumis à des pressions diverses selon que l’on se trouve en Europe, en Asie ou en Afrique. Quelle que soit la taille de l’entreprise, comme tous les coachs de băo academy, je travaille toujours sous l’angle systémique, pour aborder cette notion de complexité.

Dans mes accompagnements, j’utilise la pensée que nous avons baptisée « constellatoire », un mot que nous avons créé. Cette approche cherche à voir ce qui n’est pas visible, à entendre ce qui n’est pas dit, à trouver de l’information là où elle n’est pas apparente de prime abord, par exemple dans l’histoire ancienne de l’entreprise ou dans l’histoire (notamment familiale) des personnes qui y travaillent. Tous ces éléments peuvent fortement influencer le comportement du dirigeant et ses interactions. Sur le plan humain par exemple, on sait aujourd’hui que l’exposition au burn-out, la résistance liée au stress, mais également la résistance à certaines addictions (alcool, drogue…), relèvent de l’épigénétique, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de transcription visible dans le génome de certaines choses pourtant bien héritées.

Faire appel à un coach, est-ce un aveu de faiblesse ?

Oser se montrer vulnérable comme dirigeant, c’est plutôt témoigner d’une grande force intérieure. Avant d’être dirigeant d’autres personnes, on doit être un bon dirigeant pour soi-même.

Le maître taoïste, Lao Tseu, m’inspire également beaucoup dans le lien qu’il fait entre le corps humain et les émotions. Pour lui, vouloir briller serait plutôt le signe d’un état interne insécure, voire instable.

Je pense que les dirigeants qui font appel au coaching font preuve d’une forme d’ouverture, d’humilité, car ils considèrent qu’ils n’ont pas toute l’information nécessaire pour pouvoir appréhender toute la complexité des problèmes. Ceux qui font appel à des spécialistes externes, coach ou autres font preuve d’une ouverture d’esprit, d’une intelligence qui leur permet de naviguer au mieux dans une mer de plus en plus turbulente.

Quelle est la force et la spécificité du coaching chez băo academy ?

Dans nos accompagnements de coaching, le vivant nous inspire beaucoup. Nous sommes convaincus chez băo academy que l’intelligence de la nature est une source prodigieuse d’inspiration pour le monde des entreprises et pour les dirigeants.

Comme beaucoup d’autres coachs de băo academy, je pratique souvent le coaching en marchant et en utilisant les grands enseignements du vivant pour inspirer la réflexion, comme par exemple la résilience, la cyclicité, l’interconnexion entre les éléments d’un système, la diversité, la coopération,…

À ce niveau, la philosophie taoïste est pour moi une source d’inspiration, car elle repose en grande partie sur les observations de la nature et des phénomènes vivants effectuées par des shamans chinois il y a des milliers d’années. Ils en ont tiré des grands principes qui soulignent l’importance de vivre en accord avec les processus naturels pour maintenir la santé et l’harmonie de l’ensemble.

Notre approche holistique permet de travailler le mental, les émotions et l’énergie du corps. La marche et la respiration ont un effet positif sur la capacité de réflexion. Le corps nous dit des choses que le cerveau nous tait. La pensée systémique ou constellatoire apporte une profondeur que l’on ne retrouve pas dans les coachings classiques.

Comme quelques autres coachs de băo academy, j’utilise entre autres le cheval comme média. Je mets le dirigeant en relation avec un cheval et lui propose de faire bouger cet être vivant de plus de 600 kilos. Dans cette situation, il n’y a pas de mots, plus de mental. En quelques minutes, les grands patterns du fonctionnement du leader sont visibles. Cela économise plusieurs heures d’entretien et permet d’aller plus en profondeur. En fin de coaching, la personne coachée me dit souvent que cette séance avec le cheval a été un déclencheur.

En pratique, comment se passe le coaching d’un manager ?

On commence par établir un cadre de confidentialité pour que la personne se sente en confiance. On se met d’accord sur l’objectif à atteindre et sur la durée de l’accompagnement.

Personnellement, je pratique en moyenne 5 séances de coaching d’environ 2 heures chacune, car cela permet d’aller plus en profondeur. Parfois 3 séances suffisent pour déclencher une prise de conscience salutaire et générer un début de changement.

En savoir plus sur le coaching avec băo academy

À propos de Pierre Lucas

Pendant près de 20 ans, Pierre a assumé diverses fonctions de management et de direction dans le secteur financier. Durant cette période, il a acquis une grande expérience en matière de leadership dans le monde des entreprises multinationales. Devenu administrateur de sociétés, il s’est formé à diverses techniques de développement personnel telles que la programmation neurolinguistique, l’analyse transactionnelle et le coaching. Également passionné de la philosophie taoïste, Pierre s’en est inspiré pour façonner sa propre approche du métier de coach en entreprise. Il est également thérapeute reconnu en constellations systémiques et familiales.

Pierre a co-fondé l’institut de coaching et de mentoring, BAO Elan Vital, et le centre de formation et de coaching pour collaborateurs et employeurs, BAO Group. Ce dernier a été racheté en 2016 par Cohezio et est devenu băo academy en 2022.

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